Kotti : les résultats de l’audience d’Essid sont connus d’avance
Abdelaziz Kotti, porte-parole officiel de Nidaa Tounés était l’invité de midi show aujourd’hui, mercredi 20 juillet 2016. Kotti a parlé de la séance de dialogue qui a eu lieu hier concernant la demande d’Essid pour s’adresser à l’Assemblée.
« Au niveau du règlement intérieur, l’assemblée est amenée à raison d’une fois par mois à appeler le chef de l’Etat pour une audition. Et c’est dans ce cadre qu’a eu lieu la séance d’hier.
"L’audience prochaine tournera autour de l’initiative et du document de Carthage signé par un grand nombre de partis. Ceci comprend donc un appel direct à la fin de la mission d’Essid et de son gouvernement » explique Kotti.
Et d’ajouter que ceux qui ont donné confiance à Essid l’ont bien retiré. Kotti explique par ailleurs les dessous de la dégringolade.
« Essid tient à son poste, ce qui est de son droit et la séance d’écoute vise à comprendre pourquoi il ne répond pas en démissionnant », dit-il. Kotti ajoute qu’un problème de communication avec les partis et avec l’ARP a toujours eu lieu avec Essid.
Essid n'a pas appliqué le programme de Nidaa
« On voulait comprendre la vision du gouvernement Essid qui faisait presque cavalier seul toutefois, on ne remet pas en question l’intégrité d’Essid. Nidaa Tounés a certes choisi Essid, mais c’était avec un accord commun avec toutes les parties de la coalition au pouvoir.
Au départ, l’on voulait qu’il applique le programme de Nidaa. Le gouvernement Essid a été soutenu par la coalition pour gérer le pays et appliquer un programme et des réformes et pour répondre aux attentes des tunisiens. Aujourd’hui la responsabilité de l’échec ne doit pas être assumée par Nidaa. Nous présentions des visions et des conseils à Essid ! Nidaa n’intervenait que concernant les ministres Nidaistes.
Ceci dit, l’accord avec Essid était moral et implicite. Mais il s’est avéré qu’il avait son propre programme. Il consultait rarement les partis ou l’assemblée. Et ce fut l’échec », dit-il.
Kotti a ajouté qu’aujourd’hui, les différents partis, et la présidence ont évalué le rendement de ce gouvernement. Et l’évaluation n’a pas été en faveur du gouvernement Essid.
A l'heure actuelle, on ne peut pas donner une mention de censure à ce gouvernement puisqu’on a opté pour un gouvernement d’unité nationale, on l’appelle donc au dialogue vendredi 22 juillet 2016 », explique Essid
Essid préfère se rendre au parlement
Essid a choisi d’opter pour une audience d’écoute au parlement, et Kotti estime que cette demande s’explique peut-être par sa volonté de faire sa propre évaluation. Nonobstant, il n’écarte pas pour autant la probabilité qu’Essid demande un renouvellement de confiance puisqu’il s’agit d’une demande légale.
« On s’attend qu’Essid renouvelle la demande de confiance. Et selon l’article 98 de la Constitution, il en a le droit. Le président de l’ARP demandera dans ce cas aux députés ce qu’ils en décident. Sauf que le résultat est connu d’avance ! Le vote ne sera sûrement pas en sa faveur parce que la majorité des partis représentés au parlement veut un changement »
Nidda Tounés se soigne
Concernant l’appel à la réunion écrit par Ridha Belhaj et Boujemaa Remili, Kotti estime que ceci fait partie des perturbations qui existent au sein du parti et qui font partie des démarches de la restructuration à laquelle on aspire. « Nidaa prend en considération les résultats du congrès de Sousse. Tous les Nidaistes travaillent pour que Nidaa reprenne ses force, se soigne de ses maux et assume pleinement son rôle » dit-il.
Kotti estime qu’il n’ya pas de problèmes de fond au sein du parti. Les différends qui éclatent, sont selon Kotti relatifs à des différences de visions sans plus. « Tous les fondateurs de Nidaa ont le droit de formuler leurs visions. Nous ne sommes certes pas encore arrivés à une harmonie, mais acceptons toutes les propositions et discutons pour enrichir le parti. Le communiqué rédigé par Remili et Belhaj sera sûrement étudié. Les deux membres seront convoqués, écoutés et on finira par trouver un plan d’entente.
à présent et conditions obligent, Nidaa est beaucoup plus centré sur l’aspect politique qu’il ne se penche sur l’organisation du parti. Mais nous sommes conscients qu’il y a encore des failles sur le plan d’organisation et on essayera de trouver une solution qui convient à tous », conclut-il.